Il y a une époque où l’on disait que le SII (syndrome de l’intestin irritable) était la maladie des femmes hystériques, que ça se passait dans la tête et donc qu’il fallait aller à la source (dans sa tête) pour le traiter!

Depuis ce temps, la science a bien progressé et on sait maintenant que le stress ne cause pas le SII mais plutôt que le SII est un trouble sensible au stress.

De plus, lorsque l’on souffre de SII, on a une probabilité plus élevée de souffrir d’anxiété et de dépression en partie dû au stress généré par les inconforts et contraintes associés à ce syndrome.

En fait, en étant atteint de SII, on entre souvent dans un cercle vicieux. Plus on a des symptômes, plus ça nous stress et plus ça nous stress plus les symptômes sont exacerbés.

Cela étant dit, que le stress cause ou pas le SII, il faut tout de même l’adresser pour retrouver la sérénité dans son ventre.

Par ailleurs, ce que je constate dans ma pratique, c’est que de modifier son alimentation d’abord est une stratégie qui procure rapidement une diminution des symptômes et donc une réduction du stress associé aux symptômes.

Dans mes interventions avec mes clients, je suggère d’intégrer tout doucement, dès que le ventre est soulagé à la suite des changements alimentaires, des pratiques corps-esprit (méditation, alimentation pleine conscience, yoga, respiration abdominale, etc.). Ces pratiques vont contribuer à améliorer les symptômes de SII afin de ne pas constamment devoir suivre une diète restrictive pour gérer ses symptômes.

Comment ces approches corps-esprit vont agir sur le SII?

Elles peuvent permettre d’améliorer ou de réduire différents impacts du stress sur le tractus gastro-intestinal comme vous pouvez le voir dans le schéma plus bas. Les approches corps-esprit favorisent le système nerveux parasympathique dont la fonction est de ralentir le corps dans un objectif de conservation de l’énergie : il abaisse le rythme cardiaque et la tension artérielle par vasodilatation ou entraîne une bronchoconstriction. En revanche, il facilite la digestion en augmentant les sécrétions salivaires, gastriques et intestinales.

 

Savez-vous que notre intestin est notre deuxième cerveau?

On parle de plus en plus de l’axe cerveau-intestin. C’est la signalisation biochimique qui se produit entre le système gastro-intestinal et le système nerveux central (SNC).

On reconnaît maintenant que notre intestin serait notre deuxième cerveau; ce n’est pas banal! La communication entre le cerveau et l’intestin est bidirectionnelle et il est prouvé qu’une perturbation dans l’une ou l’autre de ces voies peut contribuer aux symptômes du SII (ballonnement, maux de ventre, selles molles ou constipation) ou à des troubles de santé mentale particulièrement l’anxiété et la dépression.

Dans les études chez l’animal, le simple transfert du microbiote d’un animal présentant des troubles d’humeur à un animal en bonne santé suffit à induire des modifications biochimiques et conférer des comportements synonymes d’un état dépressif chez ce dernier.

Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que le syndrome de l’intestin irritable doit se gérer par une approche globale car il provient en partie du dérèglement de l’axe cerveau-intestin. C’est pourquoi je travaille avec une approche qui combine des changements alimentaires et de la pleine conscience.

Référence : Christine E. Cherpak, Mindful Eating: A Review Of How The Stress-Digestion-Mindfulness Triad May Modulate And Improve Gastrointestinal And Digestive Function. Integr Med (Encinitas). 2019 Aug; 18(4): 48–53.

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